La fin du Palarbre

Il est parfois nécessaire de repenser aux objets que l’on imagine. Et se dire qu’on s’est trompé. 

Lorsque je j’ai conçu ce truc, Le Palarbre, je le voyais déjà, avec ses fruits de couleurs, beau comme un animal tranquille, posé dans le décor d’une librairie ou d’une bibliothèque en attendant le chaland. Un chaland qui s’extasierait devant la simple beauté des choses en cueillant allègrement les fruits sonores de cet arbre étrange pour écouter les histoires qu’il raconte. 

Et… non! C’est un flop. À part les enfants, personne ne s’y intéresse. 

Le Palarbre est un décor invisible. On ne touche pas aux branches des arbres. Les casques sonores sont vus peut-être comme les porteurs des germes du monde, des virus sournois, des propagateurs de goutte au nez. 

On ne touche pas! 

Peut-être est-ce cela. On nous a tellement appris qu’on ne « touchait pas aux choses qui traînent ». Il faut d’ailleurs voir la réaction des parents lorsque les enfants s’approchent. Touche pas!

Je prends aujourd’hui la décision de démanteler le Palarbre. Il restera cette image d’un arbre aux fruits bleues dans une nuit de décembre.