Louise et Hugo

Louise
« Louise et Hugo », une nouvelle lue par Carine Delfini, « Dernier rêve avant la nuit », RTS La Première, 1er mai 2015

Les rêves ont toujours une manière si particulière de se raconter, de s’inventer des histoires, une incongruité, une invraisemblance, un instant qui n’a rien à voir avec le précédent et s’évapore ensuite, un geste, une main, la ligne d’un sein, une femme dont je vois, en même temps, le dedans et le dehors, le visage et la pensée, la peau et le vêtement qui la couvre, les plis et la colère. Dans le temps du rêve, une seconde est une vie, les instants se contractent. Elle disparaît lorsque je tente de la retenir, passe la porte, non, il n’y a pas de porte, il n’y a plus de porte là où je croyais en voir une, elle traverse le mur, je cours, ma tête heurte la paroi, provoque une fulgurance, une douleur atroce, le sang jaillit immédiatement, explose, je le sens couler à l’intérieur de ma bouche, partir en vague. J’entends ses pas dans l’escalier. Le mur disparaît. Devant moi, il n’y a que la neige, une infinitude de blanc et ses traces au milieu, et le rouge de mon sang cristallise à mes pieds.

La tache bleue

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« La tache bleue », une nouvelle de « Mes trous de mémoire », lue par Carine Delfini, dans « Dernier rêve avant la nuit », RTS La Première 7 mai 2015.

« La première fois que la tache est apparue, personne n’y a pris garde. C’était sur la Place du Marché de Perlin, un jour de vent mauvais et de col remonté. Il n’est pas étonnant que le phénomène soit passé inaperçu. Même le marchand qui tenait son étal en cet endroit n’a rien vu. Il l’aurait dit! Lorsqu’il descend de sa montagne, avec sa bête, le dos chargé de ses noix, il emporte toujours quelques histoires avec lui de là-haut, blanches comme les avalanches. S’il avait aperçu la tache, il l’aurait dit, c’est sûr, et toute la place aurait été au courant aussi vite que le vent fustigeait les pavés, les oreilles d’abord, puis des oreilles aux bouches, et de ces bouches à d’autres oreilles, comme le font tous les bruits qui courent. »

 

Fade to black

Fade to Black, un court métrage réalisé par Amer Albarzawi, un Syrien originaire de Raqqa. Depuis juin 2014, la ville est le fief du groupe Etat islamique en Syrie.
En une minute, le basculement de la vie. Amer Albarzawi, en couple avec Farah Presley (l’actrice du film). Il vit aujourd’hui en Turquie.
“Il est plus que jamais essentiel que les artistes syriens créent, pour que l’histoire et la culture syriennes continuent à vivre.” Ce sont ses mots.

Quand l’insulte tient lieu de pensée

Les observateurs observés se déchainent et s’étranglent. Petit florilège des qualificatifs dont j’ai été affublé après la « lettre ouverte aux observateurs et aux souffleurs de haine sur les braises du monde« :

« crétin, médiocre, contradictoire, infantile, adolescent boutonneux, pitoyable, risible, vierge effarouchée, abruti, malhonnête, déchet culturel, de la m****, triste sire, grotesque, niais, incompétent, ignare, très mauvais journaliste, parasite, nauséabond, médiocre suiveur, bobo, pitoyable, médiocre (tout court cette fois), neuneu du service public, con, imbus personnage, malfaisant de la bienpensance (sic), socialo, hystérique psychotique, grand lobotomisé et hypnotisé, charognard perfide, oligophrène, ersatz de journaliste, garde chiourme de Levrat, guigolo (sic) médiatique, gauche qui pue, affreux gauchiste, « journaliste » (notez les guillemets), bisousours hébété, abruti dans le déni, guignol, type d’excité gauchiste, traître au pays et à ses traditions, moron, consanguin, dhimmi honteux, endoctriné perdu, pire crevure et stalinien ».

MISE A JOUR (9.1.2016). On ajoutera encore:
« tartufe, crypto-communiste au service de l’ensauvagement de l’occident, pauvre choux, propagandiste pro migrants musulmans et nazislamo-kollabo ».

Je m’y attendais, mais il est toujours assez drôle de voir l’insulte se répandre lorsqu’elle sert de pensée.